Mission Finance : à vous de jouer !🖐🏼🖐🏽🖐🏾

Je vous en avais parlé dans cet article, ma mission pour le gouvernement a touché à sa fin à Noël. Au bout de deux mois (rudes), passés à rencontrer les principaux acteurs du financement des entreprises en France, le député Jean-Noël Barrot et moi avons remis notre rapport au Gouvernement. Une conférence à Bercy en décembre a rassemblé tous les binômes qui ont planché sur les sujets visant à améliorer la vie des entreprises et des salariés.

Pour voir les “pitchs” des binômes, c’est ici : https://www.facebook.com/finances.bercy/videos/10155154238061447/

Sur plus de 900 contributions, le gouvernement a choisi d’en mettre 32 en avant et de proposer à tous les citoyens de voter, noter, commenter…

Cela sera pris en considération donc passez-y un moment, avant le 5 février ! Ici : www.pacte-entreprises.gouv.fr

Et pour lire notre rapport spécifiquement sur le financement des entreprises en France, c’est ici. L’introduction et le diagnostic posent la problématique, ensuite il y a 45 propositions qui concernent 6 grands sujets :

1. Orientation et encadrement de l’épargne
2. Environnement financier des entreprises
3. Autorités de régulation
4. Informations financières
5. Éducation
6. Mission de Bpifrance

C’est dense, parfois technique, mais beaucoup d’idées parlent à tous, comme par exemple :

• Rendre l’épargne simple et plus long terme (donc plus rémunératrice). Créer une alternative au “Livret A” pour les jeunes, qui soit également plus rémunératrice.
• Faciliter l’ouverture du capital des boîtes pour fluidifier le partage de la valeur avec les employés.
• Intégrer des profils ayant une expérience tech de pointe et actuelle, à la direction des autorités publiques qui comptent.
• Simplifier l’introduction des entreprises en bourse.
• Faciliter la portabilité des données bancaires (si mes informations bancaires sont chez telle ou telle banque, je peux les rendre accessibles à un autre service qui va gérer d’autres produits d’épargnes par exemple).
• Permettre aux entrepreneurs de témoigner directement et fréquemment devant des élèves du collège et lycée ( l’asso 100 000 Entrepreneurs a bien initié le mouvement, il faut le renforcer à l’échelle nationale).
• Laisser les employés décider quelles formations ils veulent quand ils y ont droit.
• Décider quelle logique l’argent public suit dans le financement des entreprises — résorption de “failles de marché”, recherche de forts rendements ou soutien direct aux entreprises innovantes ; et comment — nous soutenons l’idée de distinguer les entités : une logique, une équipe indépendante, une marque, des résultats accessibles.

Tout est détaillé dans le rapport et cela m’intéresserait d’avoir vos feedbacks.

Avant de retourner avec JOIE à The Family, je me demandais quelles conclusions tirer de cette expérience. Voici l’essentiel :

1. J’ai un immense respect pour les gens qui se consacrent à la politique. Il faut être à l’écoute de TOUS, se montrer disponible et prêt à se rendre où que ce soit, faire preuve d’une extrême tolérance, s’armer de patience face aux monologues et souvent, accepter les demandes de rencontre du moindre inconnu…
2. Les sujets qui fâchent… parlons-en. Les nombreuses réactions en off ou publiques (ici et là) face à notre rapport me font penser qu’il faut plus de “trublions” qui interrogent les pratiques en place. Tant mieux si j’ai pu jouer ce rôle, il en faut d’autres. Et des gens dans l’innovation et l’entrepreneuriat en France qui osent émettre des critiques sur les banques, les assurances ou Bpifrance… plus il y en a, meilleur le système sera.
   Avis aux courageux qui lisent cet article, allez-y !
3. La culture du feedback doit se déployer partout. J’ai été frappée de voir à quel point, pendant les entretiens, la moindre critique était prise personnellement. Pourtant, les personnalités rencontrées sont extrêmement éduquées, ont des postes clefs et sont sans arrêts impliquées dans des gros dossiers qui demandent du sang froid.
   On a rassemblé 70 des gens interrogés un samedi matin à The Family pour un atelier de travail qui visait à les faire collaborer autour des contributions. Et là, au contraire, l’ambiance était franchement respectueuse, les participants à l’écoute et le débat d’idées, constructif. Conclusion ? C’est une question de design. Si les têtes dirigeantes étaient responsables de collaborer ensemble pour résoudre des problèmes, avant d’avoir à consolider leur position au sein de l’appareil d’état, la culture du feedback serait au coeur de leur démarche.

Enfin, personnellement, je sais que là où je dois mettre mon énergie, si je veux que les choses changent, c’est vers le succès des startups. Point ;)